Un équilibre « im-bankable »
Faire des économies dans les dépenses et des dépenses dans l’économie. En autres termes il vaut mieux réduire les charges et augmenter ou favoriser l’investissement productif. Chacun sait cet adage enseigné dans les cours primaires d’économie, nommons le « équilibre bankable » parce qu’il permet d’atteindre la crédibilité économique, crédibilité nécessaire pour rester maitre chez soi.
Cet « équilibre bankable » n’a aucune parenté avec l’équilibre « im-bankable » et bien bancal des comptes que l’on nous présente aujourd’hui. L’entreprise de cautérisation provisoire, que représente le budget 2025, accumule les emplâtres sur des chèques en bois ou sur le point de le devenir.
Il n’y a en effet aucune sortie du marasme dans ce projet de budget, les seuls axes choisis basculent entre de timides et précautionneuses réductions de dépenses et des prélèvements décidés au débotté sur l’activité et les retraites et les quelques-uns trop nantis. Il y a beaucoup de politique « crasse » dans la préparation de ce budget, autant dire très peu de volonté et de courage pour, au-delà des idéologies et des clivages, là aussi, en équilibre bancal, réussir ou tenter de sortir résolument la FRANCE du gouffre.
Il faut résolument aller plus loin dans les remèdes et sans ambages : trop de fonctionnaires, poids de la retraite, trop de charges sur l’emploi, trop d’assistanat, trop de résidents illégaux et surtout trop d’abus et de fraudes, toutes sortes de perditions tellement « tolérées » que peu à peu on les a organisées voire instituées. Que l’on ne dispose que de trois semaines ou de six mois : « il faut renverser la table ! ».
Depuis 40 ans, avec le « Programme Commun » ou les «35 heures comme modèles du genre, on tord l’économie pour manipuler et s’agréger les esprits par le portefeuille : raser gratis, assouvir sans compter le consumérisme au détriment du « made in France » et amener chacun, victime consentante ou complice, à souscrire à des thèses sociales ou politiques développées par les caciques de tous bords, pour parvenir, se maintenir au pouvoir ou y revenir sur le dos des actifs d’aujourd’hui et des générations futures. De sombres objectifs électoraux appuyés sur une lutte des classes désuète, des étiquettes politiques dépassées, mais aussi désormais, sur les communautarismes et autres clientélismes mortifères, frères ennemis de la démocratie.
Démocratie qui se voit ainsi dénaturée tout autant que faillie et mise en péril comme ses acteurs économiques, par une démagogie dominante et un déni permanent devant des solutions pourtant évidentes. Situation qui perdure et s’impose au détriment hélas du débat et des idées ou même de la liberté tout court.
Le budget 2025 n’échappe pas aux pratiques récentes : il ignore les causes dont il s’applique pourtant à essayer d’en effacer les conséquences, en saccageant le « peu », encore, en état de marche.
Il se construit avec les errances existantes sans les remettre en cause, considérant dans l’instant pour ceux qui l’établissent, que l’échec économique du pays aurait moins de valeur que la chute du gouvernement qui l’y conduit.
Christian CERDAN